Article écrit par Sébastien Mareuil
29 Avr 2022 @ 9:34am
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La monnaie fiduciaire est l’expression utilisée pour désigner la monnaie constituée des pièces et des billets de banque valides et en circulation dans un pays donné. Sa valeur repose sur la confiance de ses usagers et non pas par le coût correspondant à sa fabrication.

À titre d’exemple, un billet de 20 euros possède une valeur de 20 euros, non pas en tenant compte des frais liés à sa fabrication, mais par le fait que ses utilisateurs y voient un billet valant 20 euros leur permettant d’acquérir un produit ou un service de cette même valeur.

Contrairement à ce que l’on pourrait être tenté de croire, la monnaie fiduciaire représente « seulement » 15 % de la masse monétaire. Pour en savoir encore plus, voici donc notre guide complet sur la monnaie fiduciaire.

La monnaie fiduciaire

La monnaie fiduciaire est un instrument de paiement utilisé au quotidien. Avant tout, il faut souligner qu’elle existe depuis aussi longtemps que la monnaie elle-même (elle est aussi ancienne que les transactions impliquant de payer une certaine contrepartie pour obtenir un produit donné). Sa valeur légale est garantie par l’État et les utilisateurs y croient : tout est question de confiance.

La monnaie fiduciaire rassemble les pièces ainsi que les billets de banque qui circulent dans un pays. Les comptes de dépôt (et donc les chèques qui y sont associés) en font également partie. On ne tient pas du tout compte de la valeur du support (papier ou autre). Au fil du temps, la confiance s’est renforcée et la monnaie étalon a fini par disparaître. Désormais, les utilisateurs font totalement confiance au chiffre qui est inscrit sur une monnaie : 10 euros valent 10 euros, rien de plus, rien de moins.

Aujourd’hui, la plupart des monnaies qui ont cours dans le monde sont des monnaies fiduciaires. L’euro en fait partie (que ce soit les pièces ou les billets de banque). Si la valeur nominale de chaque euro reste toujours celle qui est inscrite sur le support, celle-ci peut subir les impacts d’une inflation. En tout cas, cette monnaie fiduciaire est valable dans 19 des 28 pays membres de l’Union européenne. Elle est utilisée par près de 338,6 millions d’individus.

Petit retour sur Bretton Woods

En évoquant la monnaie fiduciaire, on ne saurait ne pas évoquer Bretton Woods qui a marqué un véritable tournant dans l’histoire de la monnaie fiduciaire. Comme dit précédemment, ce type de monnaie a pratiquement toujours eu cours, mais dans différentes conditions. Tout a donc changé en 1944 avec la fameuse conférence de Bretton Woods.

À rappeler d’abord qu’avant l’année 1914, il était question d’ « étalon or ». C’est sur cette référence que se fondaient la plupart des monnaies dans le monde. L’étalon or a alors fortement contribué à l’essor du commerce international qui pouvait se réaliser en toute confiance entre les opérateurs concernés. Mais la Première Guerre mondiale, puis la crise boursière de 1929 a changé la donne. Il a notamment été devenu difficile de préserver des réserves d’or suffisantes pour diffuser de la monnaie. Cette situation était notamment inextricable pour les pays affichant une balance commerciale négative, comme c’était le cas des États-Unis. Il faut effectivement souligner l’impact de l’importation : la monnaie sort du pays (et donc l’or).

conférence de Bretton Woods

Pour en revenir à la conférence de Bretton Woods datant de 1944, celle-ci a permet l’instauration d’un système économique centré sur le dollar. Ce dernier devient alors l’unique monnaie pouvant être échangée avec de l’or. Quant aux autres monnaies, elles héritent du caractère « fiduciaire » tout étant convertibles en billets verts. À partir de ce moment, le dollar se substitue à l’or en tant que monnaie de référence.

Il faudra attendre 1971 pour un nouveau bouleversement. Le président américain Nixon décide de suspendre la possibilité de convertir le dollar avec l’or. C’est ainsi que la plupart des monnaies mondiales deviennent fiduciaires.

L’or n’est plus la référence

Avec l’avènement de la monnaie fiduciaire, l’or ne constitue donc plus la référence. Pour rappel, autrefois, toute monnaie qui n’était pas faite dans un métal valeureux pouvait être échangée contre l’or. À cette époque, un billet de banque équivalait plutôt à une reconnaissance de dette. Ce « document » pouvait alors être converti en or à n’importe quel moment au gré des besoins de son propriétaire. Ce qui confère alors une certaine confiance au billet en question.

étalon or

Aujourd’hui, cette confiance subsiste toujours, mais il n’est plus possible de faire des échanges avec de l’or. Et l’on se fit alors aux organismes émetteurs de la monnaie en question, qui n’est autre que la monnaie fiduciaire.

La valeur nominale de la monnaie fiduciaire

La valeur nominale de la monnaie fiduciaire correspond précisément à l’inscription que l’on retrouve sur celle-ci. Ainsi, pour un billet de banque de 20 euros, on prend en compte « 20 euros ». Aucun autre paramètre n’entre en ligne de compte. On laisse ainsi de côté le coût du support (le papier) et celui de la fabrication.

Par comparaison, ce principe n’est pas valable pour les instruments monétaires basés sur des métaux précieux : ici, la valeur du support est très importante. D’ailleurs, pour la monnaie fiduciaire, le support ne vaut pratiquement rien si l’on effectue une comparaison avec sa valeur faciale (si l’on prend notamment l’exemple d’un billet de 500 euros).

Lorsqu’il est question de monnaie fiduciaire, la confiance est primordiale : l’utilisateur y croit. Lorsqu’il a en main un billet de 20 euros, il sait qu’il peut l’utiliser pour acquérir un produit ou un service valant précisément ce prix.

À noter que si la valeur faciale de la monnaie reste toujours la même, sa valeur d’échange peut fluctuer. Pour éviter cet effet négatif, l’État doit prendre diverses mesures. La monnaie diffusée ne doit notamment pas dépasser la totalité de ses ressources. Le cas échéant, une baisse de la valeur d’échange est à redouter et une inflation peut se produire. Cela se traduit plus précisément par une diminution du pouvoir d’achat des utilisateurs.

L’État, garant de la valeur de la monnaie fiduciaire

Pour que les utilisateurs puissent avoir pleinement confiance à la monnaie fiduciaire et pour que celui-ci puisse jouer son rôle d’instrument d’échange, il est nécessaire qu’une entité garantisse sa valeur. Il s’agit principalement de l’État, mais pas uniquement. D’autres autorités y contribuent également, notamment la banque centrale, la ville ou encore des groupes de commerçants.

Du fait des particularités de la monnaie fiduciaire, il faut faire la distinction entre son cours légal et son cours forcé. D’un côté, il est impossible de refuser une monnaie fiduciaire. D’un autre, il existe quand même des contraintes à respecter lorsque son support est démonétisé et que la monnaie ne se présente donc pas sous forme de pièces ou de billets de banque. Au final, il faut alors tenir compte du fait que la monnaie fiduciaire fait partie intégrante d’un ensemble appelé la « masse monétaire ».

masse monétaire

Cette masse monétaire englobe plusieurs autres instruments de paiement parmi lesquels on peut citer la monnaie électronique (qui, soit dit en passant, gagne de plus en plus en popularité).

L’utilisation de la monnaie fiduciaire : avantages et points faibles

D’entrée de jeu, il faut souligner le fait que l’émergence de la monnaie fiduciaire a résolu bien des problèmes pratiques. L’existence de différents types de monnaies (pièces et billets de banque) permet de diminuer l’encombrement. En fonction des besoins de chacun, il est possible de se munir uniquement de l’essentiel. Ainsi, pas besoin de transporter 500 pièces de 1 euro puisqu’il existe une version de 500 euros. Le côté pratique est indéniable.

Ensuite, il y a la confidentialité et l’anonymat. Chaque pièce et chaque billet de banque peuvent changer de propriétaire sans contrainte, et ce, sans changer de valeur. Ce qui n’est pas le cas avec d’autres moyens de paiement « au porteur », c’est-à-dire qui ne peut appartenir à la personne dont le nom est inscrit sur le moyen de paiement en question : il s’agit là d’un système nominatif et qui implique bien souvent l’impossibilité de transférer le montant concerné à une tierce personne.

dévalorisation euro

Du côté des limites, il y a d’abord le risque de dévalorisation de la monnaie, en fonction des conditions économiques et politiques. Il faut aussi souligner qu’il reste possible que la monnaie soit remplacée par de nouvelles éditions, sans oublier les risques physiques : perte, vol ou encore incendie.

Enfin, il convient de souligner que la possession ainsi que l’utilisation de la monnaie fiduciaire peuvent faire l’objet de règles spécifiques en fonction des pays, l’objectif étant le plus souvent de combattre le phénomène de blanchiment d’argent.

Faire confiance à la monnaie fiduciaire

Lorsqu’il est question de monnaie fiduciaire, on parle souvent de « confiance ». Il faut souligner qu’il ne s’agit aucunement d’une confiance aveugle. Si, aujourd’hui, toute pièce de monnaie et tout billet de banque inspirent directement confiance (à condition qu’il ne s’agisse pas de faux !), il y a forcément eu un début. À l’origine, il a fallu mettre en place différentes mesures pour que tout le monde puisse utiliser la monnaie fiduciaire en toute sérénité.

En premier lieu, il faut mentionner l’État, une institution solide. Il est important que celui-ci accepte une monnaie donnée pour que son dû puisse lui être rendu en utilisant la monnaie en question. Ici, il peut aussi s’agir d’un opérateur économique. Cette acceptation donne de la valeur à la monnaie fiduciaire.

planche à billet

Vient ensuite le cours légal. La monnaie fiduciaire peut être légalement utilisée pour diverses transactions, que ce soit des agents économiques ou des particuliers. Ici, il n’existe à priori aucun risque de refus de paiement dans la mesure où l’argent reçu peut être utilisé (à l’infini) pour réaliser de nouveaux achats (et ainsi de suite). Par contre, il faut savoir que la monnaie fiduciaire n’est pas automatiquement convertible vers une autre monnaie ou vers une matière en sachant que certaines monnaies sont plus fortes que d’autres. Parmi les plus « fortes », on peut notamment citer l’euro, le dollar ou encore la livre sterling.

Enfin, il faut tenir compte du taux d’intérêt qui a court pour les emprunts obligataires valables pour telle ou telle monnaie. La confiance est préservée lorsque ce taux surpasse l’inflation. Si tel n’est pas le cas, une dépréciation est possible.

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Les questions fréquentes de nos utilisateurs

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La monnaie fiduciaire est une monnaie physique émise par une banque centrale et gérée par un système bancaire traditionnel. La monnaie numérique, également connue sous le nom de monnaie cryptographique, est une monnaie virtuelle qui est émise par des utilisateurs individuels et gérée par des protocoles cryptographiques.

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